Rozzbud a écrit: “Quels sont les modules les plus pratiques/fun pour le live?”
Difficile de répondre à cette question car la notion de Fun et de fonctionnement est propre à chacun et très personnelle! C’est un peu comme les débutants qui demandent le système idéal.
Certains vont arriver nus et patcher en direct, d'autres comme moi auront préparé un patch précis, avec une conduite laissant place à l'improvisation. Certains de mes modules dédiés "fun/live" comme lightplane/soundmachines restent à la maison dans mon deuxième 18U, comme quoi !!
Il y a en fait, certains modules comme Elements qui reçoivent peu de CV dans leurs entrées, car j’aime bouger les potards en direct, pareil pour mon harmonic Oscillator. Les deux les plus imprévisibles sont peut-être mon phonogene, car quand je sample en direct, il arrive ce qu’il arrive, de même quand je freeze mon Clouds. D’ailleurs pour ce dernier, j’ai toujours une modulation sur le position, mais fait le reste à la main. J’ai souvent besoin d’un contrôle humain sur certains modules, ou bien je contrôle à la main, et monte alors doucement l’atténuateur de CV pour aller mettre mes mains ailleurs. Mais bizarrement, je ne touche pas tant que ça mon René en direct !
Celui finalement qui est le plus sollicité c’est mon VCA Matrix car tout le routing de mon patch passe par lui !
Je joue aussi souvent sur l’ouverture/fermeture de mes vca/LPG.
Tous mes live sont différents et reflètent là où j’en suis techniquement et artistiquement 5/6 jours avant de jouer. Je n’ai pas un patch qui tourne et que je module en direct, mais essaye plus de raconter une histoire avec un début, un déroulement et une fin. Pour ça, il faut en amont préparer ses sources et sacrément répéter son histoire, non pas pour débiter un truc que l’on apprit par cœur mais plus pour être à l’aise de son interprétation. Je trouve que l’interprétation d’un patch est quelque chose de très fragile, donc très intéressant, il suffit d’être en retard sur un mouvement, de faire monter la sauce trop vite sur un VCA ou sur un filtre (par ex.) et c’est foutu, la sauce ne va pas prendre, ou alors ça va être plus long ! Le mixage subtil entre toutes ces sources pour en laisser apparaître une nouvelle est également quelque chose de très excitant mais aussi très fragile.
Je recommande à chacun d’enregistrer et de se réécouter quand on répète un concert. On y apprend beaucoup, s’aperçoit souvent l’énorme décalage entre l’impression que l’on a quand on joue et celui de l’audition après ! C’est même parfois effrayant. Pour moi la gestion du temps, d’une manière générale dans le spectacle vivant est capitale. Il suffit d’un retard de 20 secondes parfois sur un mouvement et hop l’auditeur décroche !!! Pour moi il faut arriver à embarquer le public et ne plus le lâcher, sauf évidemment si celui-ci n’adhère pas à l’esthétique musicale proposé, et là on ne peut rien y faire !!!!!!
Finalement, ce n'est pas le concert le plus important mais l'obligation qu'entraîne celui-ci à fixer quelque chose, à le travailler et donc à apprendre et évoluer, le modulaire étant, comme on le sait tous, source de recherche permanente et d'éparpillement.
Sinon, oui j’utilise beaucoup les switch off/on atténuateur de chez Koma sur les modules qui n’ont pas d’atténuateurs.