[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Intellijel fait actuellement partie des développeurs les plus actifs et inventifs pour le format Eurorack. Entre sa série Micro qui offre des modules d’une grande qualité dans un espace réduit, son Quadra ou son Rubicon devenus des classiques dès leur sortie ou encore le Metropolis, un séquenceur très attendu - Danjel van Tijn ne semble jamais s’arrêter…
Pourtant il a pris quelques minutes pour répondre à nos questions !Peux-tu nous parler des débuts d’Intellijel ? Qu’est-ce qui t’a amené au modulaire Eurorack ?
Quand j’étais plus jeune, j’écoutais énormément de musique électronique et je voulais apprendre à créer mes propres instruments. J’ai donc étudié l’ingénierie électronique à l’université afin d’entrer dans l’industrie des technologies musicales avec l’espoir de développer de chouettes instruments.
Après avoir travaillé dans une entreprise assez grande (sans m’y retrouver dans l’esprit d’entreprise), j’ai repris des études afin de m’orienter d’avantage vers la production musicale.
C’est à ce moment que j’ai rencontré mon ami Haven qui m’a fait découvrir son système Eurorack. Jusqu’ici je m’étais intéressé aux synthétiseurs modulaires, j’avais bavé devant des photos d’incroyables systèmes analogiques classiques mais je ne m’en étais jamais approché d’avantage.
De part sa compacité et son prix relativement abordable, j’ai été aussitôt séduit par le format Eurorack. J’adorais le fait de pouvoir réunir les meilleurs éléments des synthés les plus recherchés (ainsi que des nouveaux designs) pour créer un instrument de musique idéal sur mesure. Cela me semblait parfait pour créer de la techno minimale ainsi que des choses plus expérimentales ou rythmiques. Et j’ai aussitôt eu des idées de nouveaux modules qui pourraient améliorer ma façon de travailler, j’ai donc très rapidement commencé à réfléchir à mon premier module qui avait pour objectif d’être un projet DIY collectif.
Je n’avais pas le projet de créer ma petite entreprise, les choses se sont faites naturellement. Je crois que cela vient du fait que je ne travaillais pas à ces projets de modules dans l’objectif de gagner de l’argent, mais uniquement avec l’envie d’expérimenter et de jouer avec des instruments que j’aurais créés. Et cela fait toute la différence par rapport aux grandes entreprises dans lesquelles les projets sont guidés par l’équipe marketing et où les ingénieurs sont de simples exécutants.
Tu donnes l’impression d’avoir plus d’idées que de temps, c’est impressionnant. Qu’est-ce qui t’inspire ? Trouves-tu le temps de dormir ?
Honnêtement, je suis devenu complètement obsédé par les synthés et mon système modulaire, je ne pense qu’à ça toute la journée ! L’Eurorack est le format parfait pour mes compétences et ma façon de travailler. J’aime le fait que cela réunisse autant de champs du design sonore, bien au delà des questions de synthèse et l’électronique. J’envoie presque tous les jours des nouveaux brouillons de projet à Haven et Dave pour échanger avec eux. Je suis sûr que la montagne d’e-mails que je leur adresse les rend fous ! Si, quand j’étais ado, tu m’avais demandé quel boulot je rêverai de faire, j’aurais certainement décrit ce que je fais actuellement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Te sens-tu isolé ou prends-tu le temps d’échanger avec d’autres développeurs ou artistes ?
Il m’arrive d’échanger par e-mail avec Tony de Make Noise ou Scott de the Harvestman mais il n’y a rien de régulier là dedans.
Il y a aussi Jim Clark de Cylonix à Montréal, au début c’était un collègue canadien et je l’ai aidé dans la production de son fabuleux module, le Cyclebox - et maintenant on est en étroite collaboration sur plusieurs produits. Je suis totalement ouvert à l’idée de collaborer avec d’autres développeurs, mais cela doit avoir un lien avec un projet.
En ce qui concerne les artistes, j’ai maintenant des échanges réguliers avec quelques-uns et c’est à la fois excitant et gratifiant d’avoir créé ce lien grâce à Intellijel. Je suis également très actif sur des forums tels que Muffwiggler.com et je suis très attentif aux retours des utilisateurs ainsi qu’à leurs productions musicales. Avoir accès à cette finalité créative est très excitant !
La scène Eurorack est très active actuellement, de nouveaux développeurs apparaissent régulièrement, vois-tu cela comme quelque chose de positif ?
L’Eurorack ne serait pas devenu aussi populaire s’il n’y avait pas eu tous ces développeurs qui apportent leur lot de modules innovants et intéressants. Mais il est vrai qu’il peut devenir problématique d’avoir trop de choix, certains développeurs avec lesquels j’ai pu échanger ont effectivement peur que le marché se sature très vite.
Le logo de l’entreprise est un robot avec un coeur, cela signifie-t-il que tu considères tes modules comme des créatures vivantes ?
Il n’y a pas de signification profonde dans ce logo, j’aime les robots, je voulais qu’il soit minimal mais pas trop froid (d’où le coeur). Mais je pense que cela fait écho d’une certaine manière aux qualités de nos modules. Cependant pour moi, les modules restent des outils, le coeur est celui des personnes qui les font vivre.
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